Balade à SAINT-ESTEPHE
Le Médoc est au nord-ouest de Bordeaux vers l’océan. Un jardin au bord de l’eau. En traversant ce Médoc pour aller à Saint-Estèphe, vous allez admirer des rangs de vignes alignés au cordeau, s’épanouissant sur un sol graveleux qui impose à la vigne d’aller chercher très profondément sa nourriture, et ponctués de magnifiques châteaux, pour beaucoup du 19° siècle. Vous venez admirer à Saint-Estèphe, ce nom magique de réputation mondiale qui fait rêver tous les passionnés du vin. Pour arriver à Saint-Estèphe, prenez la N° 215, puis après la rocade prenez la D2 en direction de Blanquefort. Après Pauillac, direction Saint-Estèphe, après d’être passé devant le château Cos D’Estournel direction Leyssac et Saint-Estèphe.
Les chemins serpentent les vignes et longent quelquefois un petit bois. On peut admirer des bâtiments, les Châteaux et leurs grilles, et des points de vue permettent de vérifier que la vigne est ici en Médoc, implantée sur les collines ou croupes de graves. Il y a aussi un jardin à la française dans une propriété et on peut apercevoir des petits jardins potagers en contrebas du village. Au milieu des vignes se dresse une magnifique chapelle en haut de la colline. Et puis… des rosiers, beaucoup de rosiers. Cette présence en bout de rang est très fréquente dans le vignoble. Outre l’aspect esthétique qui confère un air de jardin bien entretenu à la vigne, ceux-ci servaient au siècle dernier à prévenir l’attaque du mildiou. Les parasites de la vigne étant à peu près les mêmes que ceux de l’arbuste, il suffisait d’observer l’état du rosier, en bout de rang, pour prévenir une attaque de mildiou ou d’oïdium, ou la présence intempestive de puceron.
A l’ombre de cette sentinelle de pierres blondes on profite du point de vue sur le village de SAINT ESTEPHE, l’estuaire et les vignes. En se promenant à SAINT-ESTEPHE, vous longerez des chais, des parcs, des dépendances, du XVIIe ou XVIIIe siècle, un beau décor de contes et de légendes. Tous ont une histoire à vous raconter… Les différents villages de SAINT-ESTEPHE s’étirent à l’intérieur d’un demi-cercle, dont le centre est à peu près le hameau de Meyney. Ce lieu est le berceau du vignoble stéphanois. Impossible à dater avec précision, la viticulture y fut probablement implantée dès l’époque gallo-romaine. La maison de « Coley » dépendait de la seigneurie de Calon, qui fut l’une des plus vastes du Médoc jusqu’à Louis XIII. Un siècle avant la fureur de planter, la vigne y fructifiait de façon plus large que dans les autres paroisses et ceci grâce à l’ordre religieux des Feuillants qui s’y était établi.
A partir de Meyney, et dans le sens des aiguilles d’une montre, le hameau de Marbuzet dont à l’intersection de la rue du 8 mai 1945 et du chemin de la fontaine, vous trouverez la fontaine qui est une des plus belles de la région. Ensuite Cos, aux confins de la petite vallée du Breuil. Continuant la ronde, il y a Ladouys, Blanquet, l’Hôpital de Mignot, le Cendrayre, Leyssac, village rival du « bourg » où se trouvait autrefois la gare ferrovivaire aujourd’hui désaffectée. Il y a Brame-Hame un joli nom gascon qui veut dire « pleure-la-faim », plus loin, troupian, Les Pradines, Lavillotte, Laujac, Pez, ou trouverez une fontaine l’Héréteyre, Aillan, sur la rue de la fontaine : une de chaque côté de la route, le Paluda, Saint-Corbian, se trouve une autre fontaine, situé en bas de la rue de Pigot, et le Boscq.
Le village est composé essentiellement de maisons en pierre. Sur la place se trouve la sublime église baroque rebâtie au XVIIIe. Traditionaliste, la commune de SAINT ESTEPHE offre au visiteur un aspect qui globalement appartient au passé. L’habitat se répartit en vingt-six villages ou hameaux. Le bourg proprement dit contient une cinquante de maisons, pour la plupart de style XIXe siècle et l’église paroissiale avec sa petite place fermée. Autour d’elle se dessinent cinq quartiers : La Croix, Picard, Canteloup, Fontaugé et le Port. Le port à ce jour n’a plus beaucoup d’activité. On y trouve quelques maisons ainsi que le bar restaurant et l’aire de repos et pique-nique qui permet à la belle saison, soit de prendre un pot soit déjeuner en regardant passer les bateaux. Autrefois cet endroit s’appelait la Chapelle. Les bateaux et les pêcheurs y faisaient dire leur messe et y fixaient leur ex-voto. Pour donner un genre « new-look » au site, il s’appelle aujourd’hui les Allées Marines. C’est un lieu paisible. Une fois par an, la traditionnelle « foire à la chapelle » cette tradition remonte au moyen âge. On y trouve de tout, on peut acheter un bleu de travail, un ticket de manège, des sachets de berlingots, des voitures, des vins à déguster, une restauration sur place, de l’ail et des oignons, traditionnellement, elle s’appelle la foire de L’ail et de l’oignon, des produits régionaux, des animations… Elle a lieu autour du dimanche de la Nativité de la Vierge début septembre. Au port de la Chapelle, vous aboutissez ainsi derrière le hameau du port, à la hauteur d’un ancien moulin qui rappelle l’importance de l’activité de cette région avant que la vigne n’ait pris son essor.
En bouclant le circuit, si on retourne au port, sur la belle route du bord de l’eau construite en 1968 qui fait communiquer directement SAINT-ESTEPHE à PAUILLAC.
Sur ce bord de la rivière, le fleuve y est impassible et vous permet d’apprécier des paysages sans cesse renouvelés. Cet estuaire qui est le régulateur thermique qui modère les rigueurs du climat, empêche le gel des terres. Les paysages de l’estuaire, aujourd’hui encore sont changeants et contrastés. Le ciel n’est jamais gris très longtemps. La brume matinale peut s’évaporer en quelques instants. L’après midi, c’est chaud et ensoleillé. L’influence des vents océaniques, les flux et reflux des marées ainsi que l’alternance des forêts et des marais créent une illusion de mouvement permanent. Ce fleuve marque ainsi fortement l’esprit des lieux. Les gens d’ici vivent au rythme du fleuve. Il leur inspire un respect profond mais aussi une crainte justifiée.
On y trouve tout le long de la Gironde, l’élégant Carrelet, juché sur de longs pieux en acacia, le ponton s’avance sur le fleuve, équipé d’un filet carré et surmonté d’une cabane en bois, dont certains sont personnalisées. C’est un vrai patrimoine local à fleur d’eau, on en trouve 550 sur tout l’estuaire. La façade Est de Saint-Estèphe, qui longe cet estuaire possède la plus grande densité de cabanes de cette rive gauche.
L’activité de pêche est encore importante dans l’estuaire. Le bord de la route est assez large pour accueillir le promeneur, sans avoir à marcher sur l’asphalte.
Elle permet une vision du vignoble, on traverse les prairies de palus et on observe la naissance des croupes graveleuses avec leurs sommets couronnés de châteaux clochetonnés. On y voit les vestiges « les pylônes » à tourterelles, petites tours en bois aux plates-formes dissimulées par des brandes de genêt, qui servaient au mois de mai pour guetter le retour vers le nord des ces oiseaux migrateurs. La chasse à la tourterelle était aussi sacrée que ancestrale.
Les produits du terroir que seul le Médoc peut vous offrir ; Sans hésitation l’agneau, l’entrecôte sur les sarments, les cèpes, l’anguille, la lamproie à la bordelaise…. L’art culinaire au rendez-vous….